samedi 30 août 2025

Et que ne durent que les moments doux - Virginie Grimaldi

 

Chronique lecture

    Il y a des livres que l’on juge sans même les avoir ouverts. Celui-ci m'a été conseillé par ma mère.

    Au début j'étais un peu sceptique, je ne vous le cache pas. Sans raisons valables. Un apriori infondé sur une autrice que je n’avais jamais lu. C'était bête, mais c’était comme ça.

    Et puis, j'avais le blues parce que c'était bientôt la rentrée. J'avais besoin d'un truc léger, une histoire feel good. Et comme il aurait été vain d'espérer un peu de concentration avec des marmots à la maison, je me suis dit : "pourquoi pas ?".

🌸 De quoi ça parle ?

    C’est l’histoire de Lili qui vient de mettre au monde une petite fille, mais bien trop tôt. C’est aussi l’histoire d’Elise dont son grand fils a quitté le nid et qui doit réapprendre à vivre seule. La première apprend à être mère. La deuxième doit se redécouvrir elle-même.

💭 Mon ressenti

    Verdict ? C’est un de ces récits qui gonfle le cœur de jolis sentiments et qui adoucissent l’âme. Les personnages sont attachants. L’histoire est jolie comme tout et on y entre sans problèmes. Tout est doux et réconfortant. C'est juste et sans chichis.

    Pour résumer, j’ai pris une douce claque et je ne m’y attendais
pas.


En bref : vous pouvez y aller. Les yeux fermés !

mardi 26 août 2025

Roman sans titre - Premier chapitre

“Une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.”

Tahar Ben Jelloun

Bonjour à tous ! 
Les débuts naissants d'un nouveau roman, c'est toujours
trop cool ! L'excitation, l'enthousiasme et bien d'autres émotions super punchy ! Mais seule face à son ordinateur, c'est pas toujours très rigolo et on a envie de le partager ! Alors c'est parti pour le faire vivre ! J'espère qu'il vous plaira !
N'hésitez pas à laisser un petit signe de votre passage et à commenter, que vous ayez aimé ou pas !
A bientôt,

Marie.

 Chapitre 1

-Je peux faire quelque chose pour vous ? Répéta Juliette en haussant un sourcil.

L’homme assis en face d’elle, le regard dans le vide, portait une parka longue, beige et imperméable. Elle jeta un œil vers la fenêtre, dubitative. Qui aurait eu l’idée de mettre un tel accoutrement un jour pareil ? Aucune personne saine d’esprit, ça c’est sûr ! Alors certes, il existait à sa connaissance certain être humain qui aimait être paré à toutes éventualités et qui trimballait constamment de gros sacs à dos contenant toutes sortes de bazars parce qu’« on sait jamais », mais tout de même ! Il n’y avait pas un nuage dans le ciel et il faisait déjà 28° alors qu’il n’était que dix heures du matin. 

L’homme releva la tête et posa sur elle un regard brun noisette, vide, vitreux, fiévreux ? Il entrouvrit la bouche, prit un instant comme s’il cherchait quoi lui répondre, pour finalement affaisser ses épaules, abandonnant toute tentative de communication.

C’était la première fois que Juliette le voyait au diner. Ce qui n’était guère étonnant. Perdu au milieu de nulle part, ce petit établissement propre, mais vieillot n’attirait que peu d’habitués. Seule oasis en bord de route et dernier arrêt avant les étendues désertiques du Nevada, il était à la fois trop proche de l’autoroute pour avoir des clients et trop près de l’autoroute pour avoir des clients. Leurs principaux visiteurs étaient plutôt des routiers lassés des voix prioritaires et en quête d’un peu de calories pour recharger les batteries ou de caféine pour effacer les stigmates d’une nuit au volant, espérant ainsi avaler un maximum de kilomètres avant de devoir déclarer forfait et de dormir recroquevillés dans leur cabine. Ils venaient, ils mangeaient, buvaient, utilisaient les commodités et repartaient comme ils étaient venus, bien souvent pour ne jamais revenir. Juliette haussa les épaules. Si elle exagérait à peine, elle exagérait un peu quand même. Le petit café-restau route comptait tout de même quelques irréductibles qui venaient tous les jours ou presque. Sur la route du boulot pour un café, sur la route du retour pour une bière ou pour un plat vite avalé pour tromper la solitude d’un petit appartement sous les toits. Il faut dire que dans le patelin du coin, qui n’était pas tellement éloigné si l’on avait la chance de posséder un véhicule à roue(s), il n’y avait pas grand-chose à faire, ni grand monde à rencontrer. Les âmes en peine qui n’avaient pas eu la chance de sortir du lycée au bras de l’âme de leur vie n’avaient plus que deux solutions : partir vers d’autres horizons ou s’accommoder de la solitude qui serait certainement la leur jusqu’à la fin. Une troisième option existait pour ceux qui voulaient bien y croire : espérer qu’une âme vienne se perdre dans cette ville sans intérêt. Mais là-dessus, il ne fallait pas trop y compter : les nouveaux arrivants s’arrêtaient tous à Last Rainbow pour les mêmes raisons : la fuite, le silence et la solitude. En résumé, ils venaient s’enterrer ici pour qu’on leur fiche la paix. Juliette en savait quelque chose, c’était son cas.

Juliette reporta son attention sur l’homme qui n’avait toujours pas répondu à sa question. C’était un homme sans âge, les cheveux vaguement poivre et sel, un visage mi-lisse, mi-ridé et une grande fatigue lui lestant les épaules. Rien qu’à le regarder, elle se sentait épuisée. Il était entré dans le diner voilà plus de quinze minutes, d’un pas décidé, et s’était assis au comptoir pour finalement ne rien demander et ne pas ouvrir la bouche. Juliette le regarda, sceptique. Quelque chose, elle n’aurait su dire quoi, la mettait profondément mal à l’aise. Lasse de toutes ces tergiversations qui n’en finissaient plus, Juliette haussa les épaules en affichant un sourire gêné.

-Je vais vous chercher un café. Je ne sais pas si c’est ce que vous voulez, mais c’est certainement ce dont vous avez besoin !

Juliette tourna encore de longues heures entre les tables, prenant une commande par-ci, servant un café par-là, un inlassable sourire figé par l’habitude sur son visage. D’un naturel avenant, elle souriait volontiers, même lorsque le cœur n’y était pas vraiment (ce qui n’arrivait presque jamais). Elle avait aussi le gout du travail bien fait. Elle n’avait jamais compris l’intérêt de faire quelque chose à moitié. Ou de le faire entier, mais de le faire mal fait. Depuis toujours, quoi qu’on lui demande ou quoi qu’elle fasse, elle le faisait correctement et en donnant le meilleur d’elle-même. Que cela lui plaise ou pas. « Fais-le, ou ne le fait pas » avait dit un jour maître Yoda. Cela aurait pu être un de ces maximes que l’on se tatoue sur le bras à l’encre blanche (ou rouge, peut-être, cela pourrait être joli aussi !), pour que toujours l’on se rappelle la ligne que l’on avait choisi de suivre. Quoi qu’il en soit, elle était serveuse. Son travail n’était pas seulement d’amener à un point A ce que désirait quelqu’un, c’était aussi de le faire avec grâce, dignité et humanité. Un sourire ne coûtait pas grand-chose et, il ne fallait pas se mentir, il fallait aussi garder le peu d’habitués qu’il y avait. Peu de chances qu’ils reviennent s’ils étaient confrontés à un dragon mal aimable qui ne montrait ses dents que pour grogner et ronchonner. Aussi, Juliette souriait. C’était son travail et elle avait choisi de le faire correctement.

Elle apporta un grand café glacé avec trois morceaux de sucre et supplément de chantilly à Henri qui attendait sagement à sa table habituelle. Celle près de la fenêtre, qui donnait directement sur le parking. Henri était vieux. Facilement 70 ans. Peut-être plus. Et comme tous les vieux, ou presque, Henri avait peur. Il avait peur de la mort évidemment, de la maladie aussi, parce que comme il le disait lui-même « je ne suis pas tout jeune, le moteur tourne encore, mais les joints sont usés… ». Il avait peur des étrangers, même s’il n’était raciste, attention ! Et par-dessus tout, Henri avait peur des vols et de « ces abrutis de jeunes qui cassent tout » ! Aussi, la place à côté de la fenêtre lui paraissait appropriée pour surveiller sa petite, mais aussi vieille que lui, automobile.  Juliette lui avait indiqué plusieurs fois où se trouvait la caméra sur le parking. Qu’il se gare en dessous et la caméra surveillerait ses affaires pour lui. Ainsi il pourrait s’éloigner un peu du four qui lui servait de table et se rapprocher du climatiseur fatigué qui continuait néanmoins coûte que coûte à rafraichir l’atmosphère du petit café-restau-route. Mais Henri n’avait pas confiance, la technologie, ça pouvait défaillir. Alors que lui, non ! Alors Juliette avait abandonné et se contentait à présent de lui apporter sa commande quotidienne en lui demandant comment s’était passée sa journée. Il répondit comme d’habitude, en haussant les épaules :

-Bof, ni bien, ni mal. Ce n’est plus de mon âge tout ça.

Mais Henri n’avait pas d’enfants, ni de famille d’ailleurs. Alors il continuait de se lever chaque matin à 4 heures pour aller donner un coup de main aux agriculteurs du coin contre quelques dollars qui lui permettaient de rester en vie. Henri avait eu sa propre ferme dans le passé et il n’en était pas peu fier. Il avait déjà raconté à Juliette à maintes reprises les pierres blanches, l’herbe roussie par le soleil, le vêlement des veaux qui ont trop chaud et le plaisir de parcourir chaque jour la caillasse qui est à soi. Puis le temps avait passé, l’argent avait commencé à manquer et Henri avait vendu sa ferme en espérant que cela suffise pour ses vieux jours. Spoiler ! Cela n’avait pas suffi alors il avait recommencé. L’herbe jaunie, le vêlement des veaux, parcourir la caillasse. Mais cette fois, cela n’était à lui mais aux fils de ses anciens voisins qui l’avaient toujours connu et pris en affection. Juliette les soupçonnait parfois de lui donner un peu plus que ce que méritait réellement son travail, mais tant mieux ! Cela signifiait que l’humanité existait toujours !

Henri porta ses lèvres à son verre et sourit de contentement en remerciant Juliette. Elle lui répondit, comme d’habitude, par son traditionnel « à ton service ! » et repris la ronde des tablées. Les routiers ne tarderaient plus à s’en aller pour laisser place aux compagnons du quotidien qui débauchaient petit à petit et les uns après les autres. Juliette, elle, ne débaucherait que tard ce soir, une fois le dernier habitué partit et le patron arrivé pour prendre le relais.

Elle servit une grande assiette de frites à une femme qui lui paraissait grande comme un immeuble de trois étages, une salade à un jeune homme en costume cravate qui s’était probablement perdu mais qui n’osait pas demander son chemin (ou qui était trop fier pour le faire !) et un certain nombre de tasses de café et de verres de soda glacé. Et parmi le va-et-vient régulier de ceux qui entrent et ceux qui partent, l’homme à la parka beige était toujours là.

Il n’avait pas bougé. Il était toujours assis à la même place, dans la même position. Il n’était pas allé aux toilettes, n’avait pas enlevé son manteau et n’avait pas touché au sandwich que Juliette avait cru bon de lui apporter. En revanche, il avait bu toutes les tasses de café qu’elle lui avait donné. A chaque tour de salle que Juliette faisait de son mieux pour vérifier que chacun avait son compte, elle ne pouvait s’empêcher de lui jeter des regards curieux. Même de dos, cet homme semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Qu’attendait-il pour partir ? Ou pour dire quelque chose ? N’était-il pas attendu ailleurs ? Peut-être pas… D’ailleurs, c’était peut-être ça le problème.


lundi 25 août 2025

Salut toi !

Bienvenue ici ! 

    Peut-être t'es tu perdu dans les méandres d'internet pour arriver ici ou peut-être es tu arrivé là à dessein ? Quoi qu’il en soit : entre, je t'en prie ! Tu n'as rien à perdre ! Sauf peut-être un peu de ton temps (mais promis, je ferai de mon mieux pour qu’il soit bien utilisé !).

    Je m'appelle Marie et j'aime les histoires. J'aime les lire, j'aime les raconter et j'aime les imaginer. J'aime aussi essayer de les écrire. 

    Ici, tu trouveras mes élucubrations, mon bazar émotionnel, mes tentatives parfois vaines de mettre en mots une idée, une émotion, des maux. Tu pourras suivre les débuts de mon roman. Mes joies, mes peines, mes angoisses. Et le tout sans filtres (et avec beaucoup de caféine s'il te plaît ! ☕), avec humour et sincérité.

    Alors assieds-toi confortablement… et c’est parti ! 🚀