"L'ordre est une tranquillité violente"
Victor Hugo
Bonjour à tous chers lecteurs !
Vous l'avez réclamé (si, si, si j'en suis sûre !), alors le voilà ! Ci-dessous le deuxième chapitre ! De rien, ne me remerciez pas !
N'hésitez pas à me laisser un petit mot, car malgré les visites sur le blog, les avis sont rares ! N'hésitez pas non plus à me laisser le votre (si vous écrivez, je me ferai un plaisir d'aller jeter un œil !).
Bonne lecture et à bientôt !
Marie
Chapitre 2
L’homme à la
parka beige avait quitté ses pensées depuis longtemps lorsque Juliette inséra
la petite clef en cuivre dans la serrure de son appartement. Sitôt la porte du diner passée et celle de sa voiture
refermée, elle l’avait chassé de son esprit pour se concentrer sur ce qui
l’attendait. Le patron était arrivé tard, mais il avait aussitôt libéré
Juliette et Michel, le cuisinier, en profitant pour les engueuler. Pourquoi ils
ne l’avaient pas appelé pour lui signifier l’heure qu’il était ? Il
s’était endormi dans son fauteuil et avait oublié le monde extérieur pendant plusieurs
heures ! L’avantage, c’est qu’il était en pleine forme et que
l’établissement pourrait ainsi rester portes ouvertes jusqu’à tard dans la
nuit. Même si, comme d’habitude, il n’accueillerait probablement personne. Le
patron travaillait toutes les nuits, jusqu’à ce que son corps lui rappelle
qu’un être humain a parfois besoin de dormir. Il ne ménageait jamais ses
efforts et mettait toujours un point d’honneur à libérer ses employés à
l’heure ! Parfois, il y avait des loupés, comme ce soir, mais cela ne
dérangeait pas Juliette. Elle n’avait jamais rien de mieux à faire de toute
façon. Le patron les avait chassés en moins de trois minutes, en leur braillant
dessus qu’il ne voulait pas les voir avant neuf heures le lendemain matin.
« Ce n’est pas parce que vous êtes des employés modèles qu’il faut passer
votre vie ici bordel ! Allez faire autre chose de votre vie ! Allez
oust ! » avait-il hurlé. C’était sa façon de s’excuser.
La porte
grinça lorsqu’elle la poussa doucement. L’appartement était plongé dans la
pénombre, éclairé seulement par la lueur des réverbères qui éclairaient le
contrebas de la rue où elle habitait. Juliette n’alluma pas la lumière, elle
aimait cette ambiance qui aspirait au calme et à la lenteur. Elle mit de l’eau
dans sa bouilloire flambant neuve, petite folie qu’elle s’était offerte la
semaine passée. Elle en avait eu assez de faire bouillir son eau dans une
casserole et c’était Michel qui lui avait dit « mais achète toi une
bouilloire bon sang ! Ça coûte que dalle en plus ! ». Alors,
mardi matin dernier, elle était arrivée un peu en retard au travail pour la
première fois. Elle s’était arrêtée dans un magasin d’électroménager et s’était
perdue entre tous les modèles de bouilloire qui existaient. Juliette était
émerveillée ! Jamais elle n’aurait pensé qu’il pouvait en exister autant.
Elle avait même pris le temps de demander conseil à l’employé du magasin qui
n’en avait clairement rien à cirer. Peut-être que si elle était venue acheter
une piscine ou un jacuzzi, il y aurait mis plus d’intérêt. Juliette avait
choisi celle qu’elle trouvait la plus jolie, au design un peu vintage, d’un
beau vert olive. Elle n’était pas high tech mais cela n’avait pas d’importance,
elle ne voyait pas l’intérêt d’une bouilloire connectée de toutes façons.
-Mais si,
c’est génial au contraire ! Avait essayé de la convaincre l’employé,
imaginez ! Vous sortez du boulot, vous lancez votre bouilloire à distance
et hop ! Quand vous rentrez, l’eau est déjà chaude ! C’est super
non ?
Juliette avait
dit oui de la tête, mais avait quand même acheté l’autre. Elle n’était quand
même pas pressée au point de ne pouvoir attendre quelques minutes devant sa
bouilloire qu’elle chauffe ! Michel l’avait félicité lorsqu’il l’avait vu
entrer dans le restaurant avec son trésor sous le bras. Et Juliette s’était
sentie fière ce qui avait aussitôt effacé la petite pointe de culpabilité
d’être arrivée en retard, même si ce n’était que dix minutes.
Elle lança un
sachet de thé dans la tasse fumante qu’elle avait posé sur le comptoir, avant
de la soulever avec précaution pour ne pas se brûler et aller s’asseoir dans le
fauteuil qu’elle avait disposé devant la fenêtre. Elle posa son thé bien trop
chaud sur le tapis et se recroquevilla dans son siège. Tous les soirs, c’était
pareil. Elle pourrait arrêter la bouilloire à mi-parcours, mais non. Alors
qu’elle l’aimait tiède, elle n’arrivait pas à s’y résoudre. Un bon thé était un
thé tellement bouillant qu’on ne pouvait y tremper ses lèvres sans en avoir des
cloques. Et puis, elle n’irait pas se coucher tant qu’elle n’en aurait pas bu
jusqu’à la dernière goutte. Alors cela faisait durer ce moment. Son préféré de
la journée peut-être. Un moment hors du temps, où rien d’autre n’existait
qu’elle, son thé et son fauteuil. Un moment hors du temps, où tout existait
autour d’elle et durant lequel elle pouvait presque sentir les pulsations du
monde qui tournait inexorablement autour d’elle, en l’oubliant dans sa course. Juliette
aimait la douceur de son vieux fauteuil, rassurant, contenant et le goût sucré
de son thé sous la langue. Elle aimait regarder par la fenêtre et décortiquer
chaque chose qu’elle y voyait, même si c’était les mêmes chaque soir depuis
neuf ans. Elle regardait la cime des arbres qui dansaient doucement dans le
vent, les derniers passants qui se hâtaient de rentrer chez eux. Elle avait
beau habiter ici depuis presque une décennie, elle n’en connaissait pas la
moitié. Elle les avait déjà tous vu bien sûr, mais elle ne connaissait pas leur
nom. Elle en avait inventé et s’était parfois imaginée leur vie, mais n’avait
jamais pu vérifier si elle était dans le vrai ou pas. Parfois, des éclats de
voix lui parvenaient par la fenêtre qu’elle avait relevée pour laisser entrer
la brise presque fraiche du début de la nuit. Alors elle tendait l’oreille.
Elle n’entendait pas les mots, mais pouvait saisir les intonations. Une maman
excédée qui criait sur ses enfants (qu’avaient-ils encore fait ?), un
rire, un bébé qui pleure… Tout cela venait alimenter son imaginaire. Et une
fois qu’elle avait tout regardé, qu’elle s’était assurée que tout était encore
comme la veille et l’avant-veille, elle laissait son esprit se perdre loin,
bien loin de là où elle était. Dans la chaleur de son appartement sombre et
rassurant, elle laissait son corps prendre le repos dont elle avait besoin et
laisser son esprit construire ce dont il avait envie.
Juliette
aimait son appartement. C’était l’étage d’une maison qu’elle partageait avec
Marthe, une jeune dame d’à peine soixante ans (mais trente dans la
tête !). Lorsqu’elle avait débarqué, neuf ans, quatre mois et dix jours
auparavant à Last Rainbow ; au
volant de sa petite voiture avec dans le coffre une valise et un carton qui
contenaient tout ce qu’elle avait voulu garder, elle avait directement atterri
au Jo’s Burger dans l’espoir d’y trouver un sandwich pas trop cher et un
café pas trop mauvais. Elle en était sortie plusieurs heures plus tard avec le
ventre bien rempli, un boulot et, sur un post-it, l’adresse de Marthe. Le
patron lui avait plu, le rire tonitruant de Michel aussi. Elle avait besoin
d’argent, le restaurant avait besoin d’une serveuse. Le coin semblait
tranquille et Juliette aspirait au calme. Alors elle avait dit oui, sans
enthousiasme, mais pas déçue non plus. Acceptant simplement une opportunité qui
se présentait à elle.
Elle avait
toqué à la porte en bois blanc en fin d’après-midi. Marthe avait ouvert
quasiment instantanément en lui jetant un regard méfiant. Elle était grande,
fine et se tenait droite. Elle respirait la prestance, l’autorité, le charisme,
mais aussi un je-ne-sais-quoi, d’apaisant et de bienveillant.
-C’est toi
Juliette ?
Juliette avait
hoché la tête, un sourire timide sur le visage. Elle se sentait intimidée par
cette femme aux cheveux poivre et sel, tirés en une longue queue de cheval qui
retombait sur son épaule, et qui contrastaient avec son visage sans une seule
ride.
-Le patron m’a
averti que tu allais passer.
Les deux
femmes s’étaient longuement dévisagées, se sondant l’une l’autre. Puis Marthe
avait souri et ouvert en grand sa porte d’entrée.
-Aller,
entre !
S’en était
suivie une longue visite de la maison, pièce par pièce. Marthe avait commencé
par le rez-de-chaussée. Même si Juliette ne devait pas y avoir accès, si ce
n’est l’entrée de la maison pour accéder aux escaliers qui lui faisait
directement face, l’appartement ne disposant pas d’accès indépendant, Marthe
tenait absolument à ce qu’elle puisse visualiser où elle allait vivre. Ainsi,
d’après elle, il n’y aurait pas de mystères, la curiosité serait tuée dans
l’œuf et les deux femmes pourraient vivre chacune de leur côté sans s’occuper
de l’autre. « Et puis, avait-elle ajouté, moi je sais où tu vas vivre, il
est juste que tu connaisses aussi mon espace ! ». Marthe ne lésinait
jamais sur les détails lorsqu’elle racontait une histoire. Chaque pièce avait
son lot de souvenir et d’anecdotes et il était, d’après elle, essentiel que
Juliette les connaisse. Ainsi, elle apprit que Marthe avait cinquante-et-un ans
et qu’elle était divorcée. Elle avait un grand garçon de vingt-sept ans et une
jeune fille de vingt-quatre. Lorsqu’ils avaient quitté le nid pour leurs
études, Marthe avait d’abord essayé de vendre la maison dans l’espoir de
pouvoir racheter de quelque chose de plus petit. Voir, pourquoi pas après tout,
dans l’espoir de quitter ce trou pourri et de partir vivre la grande aventure
sur l’une des deux côtes du pays. Il n’est jamais trop tard, et l’une ou
l’autre lui irait très bien ! Mais personne n’en avait voulu. Personne
n’avait même daigné venir y jeter un coup d’œil. Les espoirs de Marthe s’étaient
taris aussi vite qu’ils étaient nés et il y a un an, elle avait décidé de
mettre le premier étage à la location. Mais là aussi, elle n’avait pas attiré
les foules. Seuls deux garçons étaient venus visiter il y avait de ça quelques
mois, mais ils n’avaient pas voulu rester. Depuis, c’était silence radio.
-En même
temps, je les comprends ! C’est dans son jus, tu vas voir ! Ne
t’attends pas à un palace, tu vas être déçue ! Je n’ai fait aucun travaux.
Pas même un brin de ménage, alors il faut un peu d’imagination pour se
projeter !
Le seul
aménagement que Marthe avait concédé à faire, c’était installer une porte en
haut des escaliers pour donner un minimum d’intimité à son locataire.
Lorsqu’elle avait ouvert la porte, Juliette était restée silencieuse pendant
que Marthe lui faisait faire le tour du propriétaire en insistant à chaque
recoin sur les inconvénients de telle ou telle chose. Il lui semblait très
important que Juliette sache où elle mettait les pieds.
Juliette,
elle, n’était pas si catastrophée que sa propriétaire aurait voulu qu’elle
soit. Alors oui, c’était un peu particulier. Il y avait quatre grandes
chambres, mais pas de cuisine ce qui était très curieux pour un appartement.
Mais en même temps, Marthe lui assurait qu’elle pouvait réaménager
l’appartement comme elle le voulait. Rien ne l’empêchait donc d’acheter un
frigo et un réchaud pour commencer. Cela irait très bien. Non, décidément,
l’appartement lui plaisait. Il était grand, vieillot mais pas ringard. Il était
entièrement meublé (à part la cuisine évidemment) et Marthe la laissait libre
de choisir ce qu’elle désirait garder ou pas.
-Tu
auras qu’à vendre ceux que tu ne veux pas, ça te fera de l’argent de
poche ! Avait-elle dit à Juliette.
La
décoration était quasiment inexistante, mais avec de nouveaux rideaux aux
fenêtres et une plante par ci, par-là, cela devrait être cosy. Il y avait de
l’espace, peut-être un peu trop. Cela serait nouveau pour elle, mais elle était
sûre de s’y accommoder sans problème.
-C’est
combien par mois ?
-Trois-cents.
Payable le premier du mois. Ça t’irait ?
-Et
les charges ?
-Y
en a pas !
Juliette
lui avait lancé un regard étonné.
-La
maison est bien isolée, pas besoin de chauffer beaucoup pour avoir chaud. Et tu
n’as pas l’air frileuse ou du genre à passer trois heures sous la douche tous
les jours. Je fais gaffe. Alors si tu fais gaffe aussi, je les prends à ma
charge. Si t’abuses, on verra à ce moment-là !
Juliette
ne répondit pas. D’un seul coup, elle ne savait plus trop.
-C’est
quoi le piège ?
Marthe
éclata de rire ce qui éclaira son visage. Juliette se sentit aussitôt rassurée.
-Je
peux emménager quand ?
-Décidément,
tu me plais toi !
∞
Juliette
avait emménagé le jour même. Elle avait mis du temps avant de réellement
prendre ses marques. Les premiers jours, elle errait dans son grand appartement
sans savoir quoi en faire. Elle avait commencé par aménager sa chambre. Elle
n’avait pas choisi la plus grande, mais celle qui lui paraissait la plus
rassurante. Elle était jolie avec un papier peint un peu délavé sur les murs et
un grand lit à tête en bois. Elle avait changé les draps, lavé le par-dessus et
installé ses vêtements dans le placard. Elle avait également pris possession de
la salle de bain en y installant sa brosse à dents et en y changeant les
serviettes. Les premières semaines, elle s’enfermait dans sa chambre et n’en
sortait que pour prendre sa douche ou aller aux toilettes. Elle ne se sentait
pas vraiment chez elle. Et puis elle n’avait pas besoin d’autant d’espace
finalement ! Une chambre de taille moyenne et des commodités lui
suffisaient amplement.
Et puis un soir, elle
avait commencé à s’ennuyer. Elle avait atterri ici depuis environ six semaines
lorsque le patron lui avait laissé un après-midi de libre (pour qui ? pour
quoi ? personne n’en savait rien, mais c’était comme ça !). Juliette
s’était d’abord promenée dans les environs de sa maison. Mais comme il faisait
chaud et qu’il n’y avait rien à faire, elle était rentrée chez elle pour
attendre que le temps passe. Mais attendre, c’est vraiment long lorsqu’on n’a
rien à faire ou rien à penser. Juliette avait commencé à tourner en rond. Elle
avait fait un peu de ménage, mais dans une chambre de quinze mètres carrés, ça
va vite ! Elle s’était aventurée à laver les toilettes et la salle de
bain, puis, de guerre lasse, elle s’était laissée aller à tourner en rond sur
une plus grande circonférence, allant de pièce en pièce à la recherche d’un
truc à faire. Elle avait ouvert chaque placard, espérant y trouver un livre
oublié ou, même, des aiguilles à tricoter et du fil. Elle n’y connaissait rien,
mais essayer d’apprendre l’occuperait peut-être un peu. Mais elle ne trouva
rien. Lorsqu’elle eut fini de fouiller la dernière chambre, elle se surprit à
penser « mais qu’est-ce que je ferais de cet espace si j’étais chez
moi ? ». Elle trouva que c’était un lieu intéressant pour installer
la cuisine. Là, sur le bureau, elle pourrait installer un micro-onde et, à
côté, une gazinière. Ou une plaque électrique peut-être ? Non, du gaz. Ce
n’était pas moins cher, mais au moins, elle ne ferait pas payer le prix de sa
cuisine à Marthe qui s’entêtait à ne pas vouloir qu’elle participe aux charges.
Elle pourrait elle-même financer ses bouteilles de gaz ! Dans le coin
opposé, elle verrait bien la place du réfrigérateur. Une petite table avec des
chaises au milieu. Un peu de déco et, si elle osait, un four pour y faire des
gâteaux. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas si elle était chez elle ?
Aussi,
avait-elle commencé à démonter le lit qui prenait toute la place et le déplaça
dans la plus grande chambre qui deviendrait un genre de débarras de tout ce
dont Juliette ne se servait pas. Dans une autre chambre, elle trouva une petite
table en rotin accompagnée de deux chaises du même acabit qui seraient du plus
bel effet dans sa nouvelle cuisine dépourvue de tout électroménager.
Il était tard lorsqu’elle eut fini de déménager et de réaménager. Trop tard
pour aller au magasin acheter de quoi agrémenter sa nouvelle pièce. Elle irait
le lendemain. Mais le lendemain, elle n’y alla pas non plus. En discutant avec
Michel, elle avait appris qu’il existait quelque chose de fabuleux qui
permettait d’acheter des choses pour quasiment rien : les vides maisons.
Et à Last Rainbow ce n’était pas cela
qui manquait. Alors c’était devenu une habitude et elle avait parcouru toutes
les maisons qui se vidaient aux alentours à la recherche des bonnes affaires
qui viendraient garnir son nouveau chez elle. Petit à petit, c’est
l’appartement entier qu’elle avait aménagé. Une chambre pour dormir, une pour
cuisiner (même si elle devait avouer qu’elle avait rarement servi à quelque
chose !), une pour stocker. Dans la dernière, elle avait installé un petit
salon avec son fauteuil fétiche qu’elle avait déniché pour rien dans une maison
désormais dépourvue d’âme et qui le resterait probablement longtemps. Elle
avait mis au sol un vieux tapis pour cacher le parquet abîmé et une grande
bibliothèque qu’elle avait eu toutes les peines du monde à ramener chez elle.
Elle avait chiné de nombreux bouquins qu’elle n’avait jamais eu le temps de
lire, mais qui l’attendaient pour le nouvel élan d’ennui qui viendrait
peut-être un jour. Un peu de déco : des bibelots sans queue ni tête mais
qu’elle trouvait rigolos, des tableaux qui l’aidaient à voyager lorsqu’elle
était trop fatiguée, des vases avec des fleurs séchées… L’appartement était
éclectique, donnant l’impression d’un joyeux bazar non réfléchi, mais Juliette
s’en moquait. Elle aimait chacun de ces objets parce qu’ils lui appartenaient
et qu’elle les avait choisis. Désormais, elle se sentait chez elle ce qui
n’était jamais arrivé auparavant.

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